A - La testostérone


I - La testostérone endogène


1. Qu’est ce que la testostérone ?

Molécule de testostérone

C19H28O2

La testostérone est une hormone stéroïdienne naturellement présente en grande quantité chez l’homme et en plus faible quantité chez la femme. Elle est dite endogène c'est-à-dire fabriquée naturellement par le corps par des glandes spécifiques chez les deux sexes.
La testostérone a donc des fonctions très variées, elle influe sur :

  • Le comportement sexuel

  • La définition des caractères sexuels secondaires (pilosité, taille du pénis …)

  • Le développement de la masse musculaire,…

Mais la prise de testostérone exogène peut entraîner :

  • Des troubles comportementaux (agressivité)

  • Des troubles sexuels (impuissance, stérilité, réduction de la taille du pénis expliqué par le rétrocontrôle négatif : l’excès de testostérone entraîne une diminution de la production de GNRH et de LH)

  • Des troubles immunitaires

  • Des blessures accrues (ruptures tendineuses).

  • Des troubles de la santé (effet oncogène c'est-à-dire risque de cancer)

  • Une dépense énergétique accrue.

Schéma récapitulatif des effets de la prise de testostérone exogène


Schéma récaptitulatif









2. Synthèse et régulation de la testostérone.


a. Synthèse de la testostérone


La production journalière de testostérone chez l’homme varie
de 2.5mg à 10mg. Elle est d’environ 0.25mg par jour chez la femme.

Chez l’homme, les
cellules de Leydig présentes au niveau du testicule produisent 95% de la testostérone. Le reste est produit part les glandes surrénales.

Coupe de testicule



Chez la femme, la production de la testostérone est assurée par les ovaires et les glandes surrénales.
A noter que chez la femme enceinte, il existe une production de testostérone au niveau du placenta.

Au niveau de la synthèse biochimique, la testostérone est métabolisée à partir du cholestérol.
Il existe deux voies de synthèse de la testostérone :
-La voie prépondérante est celle passant par la transformation de la prégnénolone en progestérone puis sa métabolisation en androstènedione, précurseur de la testostérone.
-L’autre, minoritaire fait se transformer le cholestérol en prégnénolone puis en DHEA avant d’être métabolisé en androstènedione et enfin en testostérone.

Biosynthèse




b. Régulation de la testostérone


La testostérone est soumise à des mécanismes de régulation permettant de maintenir son taux sanguin, ou testostéronémie, à une même valeur globalement constante.
Cette régulation fait intervenir :

  • La production de testostérone, elle-même régulée par l’axe hypothalamo-hypophysaire.

  • La pénétration de la testostérone dans les cellules qui la métabolisent.

  • La dégradation de testostérone qui se produit en permanence et qui est éliminée dans le foie et les urines.

Ce système de régulation permet un équilibre dynamique.


Lorsque la testostéronémie diminue, des capteurs au niveau de l’hypothalamus détectent ces faibles concentrations. Les neurones hypothalamiques secrètent alors de façon pulsatile la neuro-hormone : la GnRH. Cette dernière est ensuite véhiculée jusqu'à l’hypophyse qu’elle stimule. Les cellules hypophysaires vont produire des hormones gonadostimulines : La FSH et la LH qui contrôlent le fonctionnement testiculaire. La LH agit sur les cellules de Leydig en stimulant la sécrétion de testostérone. La FSH agit sur les cellules de Sertoli des tubes séminifères : elle est indispensable au déroulement complet de la spermatogenèse. Ce système en cascade a une signification physiologique d’amplificateur, en effet quelques picogrammes de GnRH vont entrainer la sécrétion de quelques nanogrammes de LH qui vont à leur tour permettre la sécrétion de quelques microgrammes de testostérone.
A l’inverse, lorsque la testostéronémie augmente, se produit une diminution de la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus. Ceci entraine une diminution de la sécrétion de FSH et de LH hypophysaire. Ainsi le testicule est moins stimulé ce qui se traduit par une diminution de la sécrétion de testostérone.

L’axe de régulation hypothalamo-hypophysaire permet donc de maintenir la testostéronémie à une valeur constante.
Cependant, d’autres mécanismes peuvent également intervenir. En effet des messages nerveux issus de l’environnement (lumiére) ou de l’individu (état psychologique) peuvent également intervenir dans la sécrétion hypothalamique de GnRH.


Coupe transversale de l’encéphale

Schéma de la régulation de la testostéronémie


Encephale

Schéma de la régulation de la testostéronémie


Rétrocontrole